Alexandre Vialatte

Alexandre Vialatte

Il est difficile d’écrire sur Alexandre Vialatte car on a envie de copier des articles entiers pour les montrer, pour les donner en offrandes aux nouvelles générations. Il est drôle, bon pour la santé, il représente à lui tout seul une branche des disciplines du développement personnel si toutefois cela avait existé à son époque car oui il est de notoriété qu’Alexandre Vialatte est mort.

Il est mort le 3 mai 1971 à 70 ans. Il n’a donc pas pu observer le monde se moderniser, s’uniformiser, se désertifier. Il aurait eu beaucoup à chroniquer. De tous les animaux qui habitaient ses articles, certaines espèces ont surement disparu. Quel malheur que cette disparition du monde au profit d’une couleur grisâtre d’un vocabulaire appauvri et d’une grammaire approximative. Moins il y aura de mots pour décrire la vie, plus le fascisme ambiant gagnera du terrain.

Plonger dans une chronique de Vialatte ou dans son almanach c’est transformer sa vision du monde. C’est indispensable. Sa prose n’est pas poétique dans la forme, mais elle explique par le détail l’essence poétique du monde, ce qui est encore plus grand.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Vialatte

Le journal La Montagne republia certaines de ses chroniques pendant le confinement.

https://www.lamontagne.fr/paris-75000/loisirs/redecouvrir-alexandre-vialatte-chronique-des-difficultes-de-la-langue-francaise_13776668/


Recette d’écriture des plus simples : se jeter dans le vide.

extrait de Vialatte extrait d’un mémoire universitaire de Julien BÉNÉTEAU
« Alexandre Vialatte, l’Étonné »

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01092653/document p 37

Dans « Chronique bien sentencieuse et bien philosophique de l’universel écureuil », Vialatte nous révèle ce qui pourrait tout aussi bien être son art poétique que sa méthode scientifique.
C’est sans nul doute la recette infaillible de ses chroniques :
´´ On peut prendre la vérité, ou tout autre chose, par n’importe où, et tout suivra ; il n’y a qu’à tirer un peu sec, ou adroitement, sur le bout de la laine, tout l’écheveau, ou le nœud, y passera. […] Si vous avez à parler d’un sujet, commencez donc par n’importe où. Voilà qui facilite les choses. Beaucoup de gens qui sont pleins d’idées, ne savent jamais par où commencer. Commencez par n’importe quoi, le Soleil, la machine Singer, que sais-je, le président Fallières. Au besoin, vous pouvez même toujours vous servir du même commencement ; par exemple : « Le Soleil date de la plus haute antiquité. » Si vous dites la même chose du président Fallières, ajoutez vite : « Il existait bien avant moi. » Parti de prémisses si fermes et si catégoriques, pour arriver au sujet même (disons le tigre du Bengale, la femme fatale ou la pomme de Newton), vous serez obligé de l’extérieur à faire de tels rétablissements de l’esprit et de l’imagination que vous trouverez en route mille idées à la fois plaisantes et instructives qui ne vous seraient jamais venues sans cela. Je ne vends pas la recette, je la donne.»

« Et c’est ainsi qu’Allah est grand. »

Eva Bester sur son canapé


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