Après six heures de route en descendant tout droit depuis notre Poitou, nous sommes arrivés à minuit entourés d’une obscurité qui nous masquait les murs de montagnes très impressionnantes que seul le téléphérique, périphérique réussit à gravir rapidement quand il n’y a pas de brume au sommet. Je suis allé rencontrer les moutons avec ma femme, une de mes filles et son fiancé. Ainsi que le « parc des Pyrénées » qui relève plutôt du zoo que du parc. C’est une location à Cauterets d´une semaine en ce début d’août 2025 avant l’apocalypse. J’adore ce village thermal à l´architecture art déco parfois métallique qui semble avoir été épargné par le passage du XXème et du XXIème siècle.
C’était de belles randonnées tout autour, malgré mon arthrose aux genoux. J’ai porté une orthèse qui m’a donné une allure de grand blessé les premiers jours. Bonjour l´allure de grand-père. La vie de bureau, l’absence de sport, cela se paye. En marchant, je me demandais : « Quand vas-tu mener une vie saine ? «
J’ai eu moins mal les jours suivants. On a bien marché quand même, même si je traînais derrière ; ça je ne suis pas Frison Roche. Je me souviens de ce livre de poche : Premier de cordée.
Au pied de la cascade du cirque de Gavarnie, ma femme a réussi une jolie photo d’un profil d’une brebis qui venait piquer de la nourriture dans les sacs des touristes.
Son nom est 02011. Elle m´a dédicacé un des albums du Génie des Alpages car une de ses cousines faisait partie du casting de la BD de F’murrr.
Les brebis et les vaches qui occupent le terrain sont habitués à la nuée de touristes qui montent avec leurs casquettes et leurs bâtons en été et avec leurs bonnées et leurs bâtons en hiver. Elle sont très polies et vous regarde de côté comme si vous faisiez partie du paysage, après un touriste, l’autre. Les bergers discrets amènent du sel aux vaches et le déposent sur des pierres pour qu’elles donnent du bon lait et soient en bonne santé.
Arrivé dans la nuit du samedi, on a découvert le paysage le lendemain depuis le balcon. Le dimanche on a pris le périphérique pour la Vallée du Lys, et hop on est redescendu à pieds, en regardant les aigles. Les nuages nous empêchaient d’aller plus haut. On est redescendu en suivant le fil du téléphérique. Le mardi, nous sommes montés à pied au Pont d’Espagne, puis jusqu’au Lac de Gaude blindé de touristes de toutes nationalités. Un enfant de touriste espagnol a fait caca près du lac. Agoraphobe je suis. Le mercredi à Luz Saint Sauveur , on a fait une Via Ferrata accrochés sur les rochers et sur des tyroliennes au dessus de la cascade. Le jeudi on est monté au cirque de Gavarnie, c’est beau, c’est majestueux, c’est violent d’eaux éclatées. Le samedi on a marché dans cette magnifique vallée qui mène au lac d’Estom. Le dimanche on est parti après un restau, et le gros des voitures bouchaient dans l’autre sens vers Bordeaux. On a pas eu d’embouteillages.
Avant de partir le dimanche, devant le restaurant l’Abri du Banques, une bonne table le long de la cascade du Lutour qui traverse Cauterets, une longue citation de Victor Hugo gravée sur une grande planche de bois. Hugo pris dans le paysage est traversé par un sentiment métaphysique.
« … Il me semble mon ami que ces choses-là sont plus que du paysage. Je passe ma vie entre un point d´admiration et un point d´interrogation. »
Cela résume bien l´esprit de ce lieu urbain enfermé entre les murs magnifiques et abruptes de montagnes dressées entre les habitants et le ciel. Les cimes trouent le ciel et la brume nuageuse indique la météo et dicte nos mouvements. Cernée cette petite ville est aussi un lieu de soins thermales, ce qui lui confère un côté métaphysique dû à la proximité avec la maladie , nous sommes dans la montagne magique.
La montagne inspire Hugo qui a séjourné à Cauterets, dans ce poème il écoute la montagne :
https://www.bonjourpoesie.fr/lesgrandsclassiques/Poemes/victor_hugo/ce_quon_entend_sur_la_montagne
Victor Hugo a commencé à écrire les ébauches de ses Contemplations à Cauterets
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