Je tombe du distributeur automatique
Puis je suis très vite consommé
Dans un petit sachet en plastique
Je ne suis pas encore périmé
Tous mes sentiments sont factices
Ils ont été recomposés dans une matrice
électronique à partir de nombreux clichés
Que des scanners ont enregistrés
Je suis en matière synthétique
Ma tristesse est un dérivé de pétrole
Ma joie est coulée dans du plastique
Un gros bonbon rose qui colle
Après une minute de lecture
Cette poésie est-elle jetable ?
Finira t-elle effacée dans un disque dur ?
Oubliée au fond d’un cartable
Déjà l’obsolescence programmée
Les composants vont se déliter
L’humidité touche cette rouille
Ses vers sont perdus dans ma bouche
Ils s’usent d’abord sur le mur du langage
Avec des bleus des blancs des verts trop saturés
Sur le tissu les mots vont se délaver
A l’épreuve des paroles trop sages


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